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LAURE : Colette PEIGNOT (1903 - 1938 )

 

Cette courte biographie de Laure est inspirée de celle qui figure en rabat de couverture du N°1 des Cahiers LAURE, édité en 2013 par les Éditions les cahiers, parrainé par Jean Pierre FAYE, Jean-Luc FROISSART, Bernard NOËl, et Jérôme PEIGNOT.

Un entretien avec Jérôme PEIGNOT, ouvre ce N° 1.

Il est développé en deux temps : "Comme on met un pied devant l'autre on écrit" et  "Laure est morte en beauté"

 

On y trouve aussi le dossier d'un précédent spectacle, LAURE, autour des Écrits de Laure, créé en 2006, au Granit à Belfort, par Anne Monfort et Laure Wolf.

 

Je ne suis jamais là où les autres croient me trouver et pouvoir me saisir.

Colette Peignot, dite Laure, naît dans une famille d'industriels (son père dirige la Fonderie G. Peignot & Fils). Son père et ses trois oncles sont tués pendant la guerre de 1914-1918. Atteinte de tuberculose, elle frôle la mort en 1917 et conserve une santé fragile durant de longues périodes de son existence. Elle en meurt en novembre 1938 dans la maison de Georges Bataille à Saint-Germain.

 

Elle reçoit une éducation bourgeoise et conservatrice, mais refusant cette vie de nanti, elle rompt très vite avec son milieu social et voyage en Europe (Berlin, Barcelone, Sicile, Espagne, Autriche).

Au début des années 1930 elle se rend en URSS et partage la vie d'une famille de moujiks.

À son retour elle devient membre du Cercle Communiste Démocratique fondé par Boris Souvarine, dont elle est la compagne jusqu'en 1934.

Sous le pseudonyme de Claude Araxe elle écrit des articles pour La Critique Sociale, revue qu'elle finance en partie et qui dénonce les renoncements des gauches, et critique vivement les dérives du stalinisme.

 

Elle veut des relations fortes, voire extrêmes, à travers lesquelles elle peut confronter des idées, philosophiques ou politiques, et vivre pleinement et librement sa sexualité, parfois au-delà des limites du « tolérable », comme avec l’amant berlinois qui « la ramenait à la laisse », et Bataille dont elle partage toutes les activités, ce qui entraine la rupture avec le Cercle et Souvarine.

Pendant cette liaison tumultueuse, elle participe activement à la création d’Acéphale, société secrète dont les membres poursuivent une quête philosophico-érotique, autour de la notion de sacré… comme le montrent les textes publiés dans la revue du même nom. Elle y fréquente notamment Pierre Klossowski et Michel Leiris, le grand ami, à qui elle se confie et avec qui elle partage la passion des corridas, (il lui dédia son Miroir de la tauromachie).

Quand elle meurt en 1938, Bataille découvre ses écrits inconnus (poèmes, bribes d’autobiographie, fragments) et décide, avec Michel Leiris, de publier sous le nom de Laure, par lequel elle se désigne dans ses textes, une partie d'entre eux : Le Sacré. Son neveu, Jérôme Peignot, y ajoute, lors d’une réédition, fort contestée elle aussi par la famille, en 1971, sa correspondance et ses écrits politiques, afin que les Écrits de Laure soient connus du public et qu'on puisse en "reconnaître le radical esprit de révolte ainsi que la force, la rigueur et l'intransigeance intellectuelles". Puis en 1999, il fait publier sous le titre La Rupture, la correspondance croisées de Laure avec Boris Souvarine, sa famille, Georges Bataille, Pierre et Jenny Pascal, Simone Weil, pendant l'année 1934.

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