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adaptation,

mise en scène,

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scénographie,

lumières

Jean MONAMY

 

jeu

Nathalie GAUTIER

Sylvette LE NÉVÉ

Jean MONAMY

 

Préface poètique de MARC ANTHOINE DE MURET

(Professeur de Jean Bastier au collège de Boncourt)

 

Bons Dieux, qu'est-ce que j'oy? quel esclatant tonnerre

Vient estonner mes sens, plus fièrement grondant

Que celuy qui s'esmeut quand de son foudre ardant

Jupiter accabla les enfans de la terre?

 

Mais quel homme ou quel Dieu voy-je qui si grand'erre

Un char tout emperlé par le Ciel va guidant?

Et quelle est ceste femme, horrible, regardant,

Qui d'un glaive esmoulu deux enfançons enferre?

 

Celuy (me dit PHEBUS ) qui se sied triomphant,

C'est ton grand LA PÉRUSE et celle escheuelée

Qui le suit pas à pas, MÉDÉE TUE-ENFANT

 

Par les vers Perusins ores renouvelée :

Et voicy le rameau verdoyant que j'appreste,

Pour de ton LA PÉRUSE environner la teste.

 

LA MÉDÉE

(Fureurs et Fracas)

 

 

Création 2015

 

 

CHTO Compagnie

 

texte

Jean Bastier de La Péruse

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

En montant La Médée de Jean Bastier de la Péruse, poète du XVIe siècle, CHTO-Compagnie souhaite, paradoxalement, poursuivre un travail théâtral centré sur des figures de femmes révoltées contemporaines, et sur des langages théâtraux originaux.

Se fondant sur la correspondance des parcours et des crimes de la barbare mythologique (étrangère aimée quand elle sert les civilisés et rejetée quand elle est un obstacle à leurs desseins politiques) avec les terroristes contemporains, et sur l’incohérence apparente de cette femme, porte-parole aussi,des femmes bafouées dans le texte du poète poitevin, notre travail théâtral consistera à mettre au jour la modernité de cette figure.

Pour cela l’actrice-Médée parlera la langue de 1553 comme on la prononçait alors, ce qui la rendra étrange, étrangère et barbare aux oreilles modernes, tandis que ses partenaires parleront comme au XXIe siècle. Cette opposition sera augmentée par des procédés scénographiques qui rendront plus actuelle cette figuration, non pour expliquer ou justifier le comportement de l’héroïne, ni éclaircir son incohérence apparente, mais pour en faire « résonner » les échos contemporains, chez le spectateur qui construira ainsi son propre regard sur cette Médée..

 

 

 

L’argument de la Tragédie 

Médée abandonnée de son Jason, se prit à faire de si furieuses menaces, qu’elle donna occasion au Roi Créon de la bannir. Furieuse de déloger sans se voir vengée, elle argumente si bien auprès du Roi, qu’elle gagne un jour de délai, pour pourvoir à son départ, et durant ce jour, empoisonne, par son art de magicienne, une riche couronne choisie parmi ses propres joyaux pour en faire présent à Glauque, en feignant de le faire pour qu’elle traite avec bonté ses enfants qu’elle devait abandonner à Corinthe. À peine la couronne portée, la pauvre nouvelle épouse et son père qui veut la secourir, puis le palais tout entier, prennent feu. Poursuivie par Jason en armes, elle tue ses enfants devant lui, et est emportée dans les airs par un char ailé que son aïeul, le Soleil, lui avait envoyé.

 

 

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